Arrêt Époux Bertin, Conseil D'Etat, Section, Du 20 Avril 1956, 98637, Publié Au Recueil Lebon | Doctrine
L'intérêt de cette nouvelle solution réside dans le fait que l'administration, lorsqu'elle confie l'exécution même du service public, peut user des prérogatives que lui confère le caractère administratif du contrat sans qu'il soit besoin d'inscrire ces prérogatives dans ce contrat. Par la décision Ministre de l'agriculture c/ consorts Grimouard, d'autre part, le Conseil d'État qualifie de travaux publics des travaux accomplis grâce à des fonds privés sur des biens privés, mais qui constituent l'objet même d'un service public. CE, Sect., 20 avril 1956, Époux Bertin, 98637 ▼ | Lex publica. Le Conseil d'État confirme ainsi une jurisprudence du Tribunal des conflits antérieure de quelques mois (28 mars 1955, Effimieff, Rec. ) selon laquelle doivent être regardés comme des travaux publics les travaux qui sont soit exécutés pour une personne publique dans un but d'utilité générale, soit exécutés par une personne publique dans le cadre d'une mission de service public. > Lire la décision
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La solution Epoux Bertin, pour décisive qu'elle soit, n'exclut pas pour autant l'hypothèse qu'un contrat soit administratif s'il contient des clauses exorbitantes du droit commun. Si la condition n'est plus nécessaire, elle demeure suffisante. Par ailleurs, si la seule circonstance qu'un contrat porte sur l'exécution du service public suffit pour qualifier le contrat d'administratif, tel n'est pas le cas d'un contrat qui se borne à prévoir la simple participation du cocontractant au service public. La distinction est souvent très subtile.. CE, 20 Avril 1956, Epoux Bertin ; & Ministre de l'agriculture c/ Grimouard - Le blog de e-economie.over-blog.com. Un critère identique fut adopté s'agissant de la notion de travaux publics, laquelle est susceptible d'être retenue pour qualifier des travaux accomplis grâce à des fonds privés sur des biens privés, dès lors que ces travaux constituent l'objet même d'un service public. Tel était le cas des opérations de reboisement dont le législateur, par la loi du 30 septembre 1946, avait souhaité la mise en oeuvre en vue du développement et de la mise en valeur de la forêt française.
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Il est nécessaire de déterminer la nature publique ou privée du contrat puisque le régime applicable en découle. Pour cela, des critères sont à identifier. Critère organique: les cocontractants Il s'agit d'un critère permanent. Quand une personne publique est contractante, on considère le contrat comme administratif dès lors qu'il satisfait également au critère matériel. Contrats entre personnes publiques Lorsque le contrat est passé entre deux personnes publiques, il est en principe administratif. Arrêt époux bertin technologies. C'est ce que l'arrêt UAP de 1983, du Tribunal des conflits, établi en présumant administratifs ces contrats car ils participent « normalement à la rencontre de 2 gestions publiques ». Mais un contrat établi entre deux personnes publiques peut être de droit privé lorsque, eu égard à son objet, il ne fait naître que des rapports de droit privé » (arrêt UAP précité). Contrats entre personnes privées Lorsque le contrat est conclu entre deux personnes privées, c'est en principe un contrat de droit privé (même si le critère matériel est vérifié).
Nous sommes donc en droit de nous demander si un contrat peut être qualifié d'administratif, à la seule condition que son objet soit l'exécution du service public, et cela même si il ne comporte pas de clauses exorbitantes de droit commun? Quelles sont les règles relatives à la preuve dans le cadre d'un contrat verbal? Le Conseil d'Etat, dans son arrêt du 20 avril 1956, a déclaré qu'au sujet de la compétence, le contrat ayant eu pour objet de confier au couple l'exécution d'un service public ( assurer le rapatriement de réfugiés étrangers). Arrêt époux bertin matrices. Cet élément est suffisant pour qualifier le contrat « d'administratif »et que par conséquent, peu importe la présence ou non de clauses exorbitantes de droit commun, le litige relève de la compétence du juge administratif. Concernant la demande d'annulation de la décision du ministre: les époux n'apportant pas la preuve de cet engagement complémentaire, ils ne peuvent demander l'annulation de la décision du ministre. Le Conseil d'Etat a donc rejeté le recours.