Arrêt Dame Kirkwood 1952
C'est en effet l'apport essentiel de l'arrêt Dame Kirkwood en ce qu'il consacre l'admission par le juge administratif du contrôle de la légalité des actes administratifs au regard des engagements internationaux. Ainsi, tel qu'il a été précédemment souligné, les engagements internationaux se trouvent intégrés dans le bloc de légalité qui s'impose aux autorités administratives sous le contrôle du juge administratif. Autant, l'administration est tenue par leur respect, autant, le juge administratif peut contrôler la légalité des actes pris en rapport avec ces derniers. Comme nous l'avons déjà rappelé ci-dessus, la solution retenue par le Conseil d'État dans l'arrêt Dame Kirkwood est confortablement bien reçue dans la jurisprudence. En effet, déjà, en 1964, la CJCE consacrait dans l'arrêt « CJCE 15 JUILLET COSTA C/ ENEL » le principe de la primauté du droit communautaire sur le droit interne. Également, dans un arrêt du 13 décembre 2001, le Conseil d'État a jugé que les principes généraux issus du droit communautaire avaient une valeur identique à celle des stipulations au Traité instituant la communauté européenne et par voie de conséquence, étaient supérieurs aux lois dans l'ordre interne.
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En effet, dans l'arrêt « Belgacem 1991 – CE », le Conseil d'État a conforté cette idée en jugeant que le juge administratif était compétent et se devait d'effectuer un contrôle des actes administratifs sur le fondement de l'article 55 de la Constitution. Faut-il également rappeler qu'avant cet arrêt, la haute juridiction administrative avait déjà admis dans l'arrêt « Ministère de l'Intérieur c/Cohn-Bendit 1978 - CE Ass », la possibilité pour les ressortissants de l'Union européenne d'invoquer directement une directive à l'appui d'un recours dirigé contre un acte individuel. Enfin, dans l'arrêt « Aquarone, 6 juin 1997 – CE », le Conseil d'État a reconnu la primauté de la coutume internationale sur les actes administratifs contrairement aux lois. Quelle est la portée de l'arrêt Dame Kirkwood rendu le 30 mai 1952 par le Conseil d'État? Par l'arrêt Dame Kirkwood, le Conseil d'État a reconnu une force obligatoire aux conventions internationales en droit français. Parallèlement, il s'est aussi reconnu compétent pour contrôler la conventionnalité des actes administratifs par rapport aux conventions internationales.
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Si ces principes généraux priment sur les lois, il est évident que leur primauté sur les actes administratifs va de soi. Il s'ensuit ainsi que l'arrêt Dame Kirkwood est favorablement accueilli dans la jurisprudence postérieure. Cette position est d'ailleurs confirmée dans une affaire analogue à celle de l'arrêt d'espèce où le Conseil d'État a réaffirmé sa solution de l'arrêt Dame Kirkwood en jugeant que « les conventions et traités internationaux ont une autorité supérieure au droit interne » ( CE, Arrêt Croissant du 7 juillet 1978). Toutefois, cette primauté accordée aux engagements internationaux en droit interne semble avoir des exceptions. Ainsi, dans une autre affaire d'extradition, la haute juridiction administrative a soutenu que l'extradition pour motif politique devait être refusée. En effet, le Conseil d'État a estimé que l'extradition visée dans ce cas d'espèce contrevient aux principes fondamentaux reconnus par les lois de la République (CE, arrêt Koné du 3 juillet 1996). En somme, la solution dégagée par le Conseil d'État dans l'arrêt Dame Kirkwood tendant à faire primer les engagements internationaux sur les actes administratifs en droit français est communément admise aujourd'hui.
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La justification avancée par le Conseil d'État tenait à son incompétence pour connaître de l'application d'un acte touchant les rapports de la France avec une puissance étrangère. L'apport essentiel de l'arrêt Kirkwood réside dans l'admission par le juge administratif du contrôle de la légalité des actes administratifs au regard des engagements internationaux. Autrement dit, les engagements internationaux sont un élément du bloc de légalité qui s'impose aux autorités administratives sous le contrôle du juge. Remarque: La jurisprudence concernant l'avis de la chambre d'accusation a par la suite évolué et en particulier dans un arrêt du Conseil d'État du 7 juillet 1978, arrêt Croissant. Dans cet arrêt, le Conseil d'État considère que l'avis de la chambre Dissertation sur la dissertation 5252 mots | 22 pages L'origine de la dissertation Les caractéristiques de la dissertation [modifier] Le terme « dissertation » n'évoque pas le même exercice dans le monde anglo-saxon (dissertation en anglais désigne une thèse universitaire de 50 à 150 pages qui conclut habituellement le travail d'une ou plusieurs années universitaires).
(1) V. notamment la chronique de jurisprudence française relative au Droit international public, Annuaire français de Droit International, tenue successivement par MM. Muracciole, Robert, Kiss, Lachaume; Revue de Jurisprudence française en matière internationale, par J. Robert. Revue du Droit Public et de la Science Politique (jusqu'en 1967): notes de jurisprudence de M. Rousseau, à la Revue Générale de Droit International Public. (2) Couvrent l'ensemble de la matière les études de P. de La Pbadixle Juridiction administrative et Droit international, Etudes et Documents du Conseil d'Etat 1962, p. 13; A. Gervais, Constatations et réflexions sur l'attitude du juge administratif français à l'égard du Droit international, AJPDJ. 1965, p. 13; Pinto, le juge interne français devant les règles du droit international public, extrait de la Revista Juridica de Buenos-Aires; J. Rideau, Droit International et Droit interne français 1971. V. également, à paraître, sur l'application du Droit international par le juge français: Colloque de la Société Française pour le Droit International, Grenoble 1970: L'application du Droit International conventionnel, rapports de Mme Questiaux et de M. Redter; Le juge français et les actes des organisations internationales, rapport Ruzié; L'application du Droit international coutumier, rapport Dubouis.
LE JUGE ADMINISTRATIF FRANÇAIS ET LES RÈGLES DU DROIT INTERNATIONAL Louis DUBOUIS L'attitude du juge administratif français à l'égard des règles de droit international demeure-t-elle matière à réflexion, si nombreux et minutieux apparaissent les examens auxquels elle a été soumise depuis 1946? A l'étude des innovations constitutionnelles ont succédé commentaire systématique des arrêts (1) puis inventaires critiques de jurisprudence (2). On tirera raison à revenir sur ce problème d'évolutions jurisprudentielles récentes et importantes ainsi que de désaccords graves non plus seulement entre auteurs, mais entre le juge et la majorité de la doctrine. L'essentiel de cette étude leur sera consacré.. A l'origine est l'interrogation persistante sur l'aptitude du juge français, (*) Louis Dubouis, professeur à la Faculté de droit de l'Université des Sciences sociales de Grenoble, L'erreur en droit international, AJPD. 1., 1963; L'embargo dans la •pratique contemporaine, AJFD1. 1967; chronique à la Revue trimestrielle de droit européen.