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Le crapaud est un animal énigmatique dont l'identité se dévoile peu à peu. Les deux premiers tercets: des éléments inquiétants sont présents dans le tableau de la ballade romantique. « Ca » pronom indéfini au vers 6, reprit par « c'est là » un peu plus loin. On passe du chant à son producteur, c'est une avancée, comme dans la résolution d'une énigme. La première ambiguïté dans le poème: au vers 9: « Vois-le, poète tondu, sans aile ». Est ce que le « poète tondu » correspond au « le »? -> une première assimilation entre le poète et le crapaud. La chute: dévoilement de l'énigme: une ligne de points sépare la chute du reste du poème. Cette ligne met en valeur la chute et ménage un effet de suspense. Effet d'autant plus grand que « moi » est le dernier mot du poème. Ainsi, le suspense a été ménagé jusqu'au bout. Tristan Corbière, Le Crapaud, lecture linéaire - Tribu. La chute invite à une seconde lecture du poème. 3. L'image du poète Autoportrait de Corbière: Cet autoportrait est connoté négativement. Son sentiment d'échec et d'exclusion, sa vie marginale ont pu le pousser à se représenter en crapaud.
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Le premier mot, « un chant », est un mot à la connotation poétique car renvoyant au carmen. Il contraste avec l'attente générée par le titre et induit un protocole de lecture: dans quel contexte le cri du crapaud peut-il être assimilé à un carmen? La réponse est dans la chute et oriente la lecture vers la question du statut du poète et des conceptions d'un art poétique. Ce chant est associé à la souffrance avec l'image de l'enterré vivant. Puis l'on passe du chant au silence (v. Lecture linéaire le crapaud 2. 6), de la lumière (v. 2) à l'ombre (v. 6), lexique hugolien et romantique (cf. Les Rayons et les Ombres, 1840). Le texte peut être lu comme une allégorie de la création poétique: difficulté de la création poétique, du « chant »; dimension mimétique du texte, à la l ecture difficile, heurtée, à l'image de la difficulté de sa création. On assiste aussi à un subversion du symbole du poète: « sans ailes » renvoie à « L'Albatros » de Baudelaire, « tondu » s'oppose à l'abondante chevelure des romantiques, « œil de lumière » fait référence à « Booz endormi » de Victor Hugo, dans La Légende des siècles (« Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, / Mais dans l'œil du vieillard on voit de la lumière »), et à d'autres multiples figures du poète voyant.
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Commentaire de texte: Lecture Linéaire: Le Crapaud, Tristan Corbière. Rechercher de 50 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires Par • 28 Avril 2021 • Commentaire de texte • 263 Mots (2 Pages) • 4 423 Vues Page 1 sur 2 Lecture linéaire: Le Crapaud, Tristan Corbière Tristant Corbière est un poète du XIXème siècle, appartenant aux poètes maudits. Ce poème est issus du recueil Les amours Jaunes, publié en 1873. Le crapaud est un sonnet inversé qui est une forme de modernité. C'est un dialogue entre deux personnes qui s'adonne à une promenade nocturne, elle va être interrompue par la rencontre insolite avec ce crapaud. Nous nous demanderons comment Corbière fait part de son mal-être à travers la figure du crapaud. Lecture Linéaire : Le Crapaud, Tristan Corbière - Commentaire de texte - CaillouJaune. Développement: Un paysage d'état d'âme (l. 1à6) « nuit », « lune »: champ lexical de la nuit. « sans air »: amène l'étouffement, mal-être, son chant demeure incompris. « clair », « sombre »: antithèse, contraste. « les découpures du vert sombre »: allitération en « r », agressif. « comme un écho vif »: comparaison, un cri.
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La phrase commencée au vers 10 (« Rossignol de la boue… ») continue au vers 11 (« … Il chante. »), interrompue par le cri d'horreur à la fin du vers 10: on constate donc un fort contraste entre le chant et son effet, que l'on peut interpréter ainsi: le poème s'impose en dépit de l'hostilité du monde, comme le chant du crapaud malgré la répulsion. La parole de l'interlocuteur se limite à des exclamations, à des phrases averbales, ce qui contraste avec le « chant ». Le méprisé, l'exclu, le laid est détenteur d'une beauté que la jeune femme que le poète tente de séduire ne veut pas voir, pourtant il aspire lui aussi à la lumière, à la beauté. Cf. « Le Fou et la Vénus », poème en prose de Baudelaire: « Je suis le dernier et le plus solitaire des humains, privé d'amour et d'amitié, et bien inférieur en cela au plus imparfait des animaux. Cependant je suis fait, moi aussi, pour comprendre et sentir l'immortelle Beauté! Ah! Déesse! ayez pitié de ma tristesse et de mon délire! Lecture analytique sur "le crapaud" de corbière. ». L'identification du poète au crapaud est réalisée dans la chute du poème, mais avec simplicité, sans effet.
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L'octosyllabe est un vers rare dans le sonnet classique, plutôt composé de décasyllabes ou d'alexandrins. La brièveté du rythme est confirmée par la syntaxe: juxtaposition de notations descriptives (v. 1 à 4) et accélération de la chute préparée vers 13 par l'adverbe négatif qui constitue une phrase averbale minimale. Les tirets apparaissent comme les marques d'un dialogue suggérant trois hypothèses: échange amoureux, amical ou avec le lecteur (ces trois hypothèses étant valables simultanément). Lecture linéaire le crapaud saint. Des indices laissent à penser que « tu » est une femme: stéréotype de la femme peureuse éprouvant de la répulsion pour le crapaud + sémantisme du vers 8 imposant le cliché du chevalier servant ou du prince charmant, dont l'action protectrice est rendue sensible par l'enjambement. La mention du « soir » laisse aussi supposer une rencontre amoureuse. La chute institue une identité entre « il » (le crapaud) et « je » (le poète), ce qui accrédite aussi l'idée d'un dialogue métapoétique avec le lecteur.
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Poème extrait des Amours jaunes, 1873. LE CRAPAUD Un chant dans une nuit sans air… La lune plaque en métal clair Les découpures du vert sombre. … Un chant; comme un écho, tout vif, Enterré, là, sous le massif… – Ça se tait: Viens, c'est là, dans l'ombre… – Un crapaud! – Pourquoi cette peur, Près de moi, ton soldat fidèle! Vois-le, poète tondu, sans aile, Rossignol de la boue… – Horreur! – … Il chante. – Horreur!! – Horreur pourquoi? Vois-tu pas son œil de lumière… Non: il s'en va, froid, sous sa pierre. Bonsoir – ce crapaud-là c'est moi. (Ce soir, 20 juillet) Eléments d'analyse: D'une apparence repoussante, le crapaud est un animal connoté négativement (cf. Lecture linéaire le crapaud 1. contes de fées). Le titre du poème renvoie à l'intertexte hugolien ( Victor Hugo, « Le Crapaud », in La Légende des siècles, II): portée symbolique du poème. Sur le plan formel, le sonnet de Tristan Corbière est un sonnet inversé. On remarque d'emblée le parti pris d'atypie, le choix de l'irrégularité, le rejet de la norme. Une typographie particulière met en valeur le dernier vers par une ligne de pointillé; ce dernier vers traditionnel est une chute, savamment orchestrée, préparée comme dans le sonnet traditionnel.
Conclusion Le poème Le Crapaud de Corbière est donc un autoportrait dérisoire du poète à travers ce double du poète qu'est le crapaud. Le symbole du crapaud, la syntaxe volontairement disloquée du poème permettent à Corbière d'exprimer de façon très originale, très violente, quelque peu iconoclaste, les profondes blessures physiques, morales et spirituelles d'un être qui s'estime sans doute maudit.