Tunisie / Polémiques Autour Des Séries Du Ramadan - Méditerranée Audiovisuelle
Une série télévisée abordant la polygamie et diffusée pendant le Ramadan suscite la polémique en Tunisie, pays arabe pionnier concernant les droits des femmes, où les unions multiples sont interdites depuis des décennies. Ramadan 2017 : Les séries à suivre sur les chaînes tunisiennes - Tunisie. Égrenant un chapelet, Wannas, le personnage principal de la série "Baraa" ( Innocence, NDLR), réclame, dès le troisième épisode, de s'unir avec une deuxième épouse. Devant sa femme et ses enfants, il assure y avoir le droit au nom de la charia, la loi islamique, qui est, dit-il, "au-dessus de toutes les autres lois". Diffusée sur la chaîne privée El Hiwar Ettounsi après la rupture du jeûne depuis le début du Ramadan, mois sacré des musulmans, la série a déclenché la polémique en abordant deux pratiques interdites par la loi tunisienne: la polygamie et le mariage religieux dit "orfi". "Il n'est pas question de remettre ces questions en discussion", puisque le Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956 par l'ancien président Habib Bourguiba, "a tranché sur ces pratiques", a dénoncé dans un communiqué le Parti Destourien Libre (PDL), formation anti-islamiste.
Série Tunisienne Ramadan 2020
La sitcom sera diffusée sur quatre chaînes maghrébines: tunisienne, libyenne, algérienne et marocaine.
«Il n'est pas question de remettre ces questions en discussion», puisque le Code du statut personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956 par l'ancien président Habib Bourguiba, «a tranché sur ces pratiques», a dénoncé dans un communiqué le Parti Destourien Libre (PDL), formation anti-islamiste. Le CSP, promulgué cinq mois après l'indépendance du pays, est une législation révolutionnaire qui a accordé aux Tunisiennes des droits sans précédent dans le monde arabe. Il a aboli la polygamie, interdit la répudiation et institué le divorce judiciaire. Seul le mariage civil est reconnu par la loi. «Hypocrisie sociale» Pour le PDL, «ces crimes» (ndlr: polygamie et mariage coutumier), passibles d'un an d'emprisonnement, sont réapparus dans la société tunisienne depuis l'arrivée au pouvoir en 2011 du parti d'inspiration islamiste Ennahdha. Série tunisienne ramadan 2020. Le PDL, ennemi juré d'Ennahdha dont il réclame la dissolution, met en garde contre «une atteinte à la dignité de la femme au cas où les forces obscurantistes seraient à des postes de décision».