Le Chuuuttt !!! De Jef Aérosol – Paris Autrement
C'est un type qui fait « chut! », voilà. RFI: Malgré ce « chut! » monumental, vous parlez à voix haute devant votre fresque! J. A. : Le « chut! » n'est pas là pour demander aux gens de se taire! Il n'est pas là pour demander le silence. Chut jef aerosol. Il est là pour dire qu'il y a peut-être des choses à écouter, que vous n'avez pas l'habitude à écouter. Une fois dans le stress de la ville, les gens ont l'impression que la bande sonore du monde urbain, ce ne sont que des moteurs de voitures ou des sirènes de police. Or, il y a aussi des gamins qui jouent au foot, il y a des touristes qui discutent, il y a des oiseaux qui chantent. Il y a le bruit des talons des demoiselles au printemps, il y a les saltimbanques du parvis de Beaubourg qui jouent de la musique et font du théâtre. En tant que musicien, j'aime bien demander aux gens de prêter un peu d'attention à cette grande symphonie urbaine. Et puis –sans parler à voix basse- il y a aussi simplement le fait de se dire: écoutez-vous les uns les autres. RFI: Votre fresque géante se trouve à la place Stravinsky à côté de la fontaine Niki de Saint-Phalle.
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Jef Aérosol, pose devant son œuvre: "Chut! ", lors de son inauguration le 18 Juin 2011 place Igor Stravinsky à Paris | Jef aerosol, Les oeuvres, Aérosol
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Il a des airs de Salvador Dali, ce visage en noir et blanc: yeux écarquillés, index posé sur les lèvres comme pour faire « Chut! », il contemple le promeneur depuis quelques jours du haut d'un mur aveugle surplombant la fontaine de Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle, place Igor-Stravinsky (IVe). Il s'agit en fait d'un autoportrait de Jef Aérosol, 54 ans, connu pour ses Å? uvres de street art. Tout de noir vêtu, l'artiste né à Nantes et vivant à Lille a présenté samedi matin au public sa dernière création, réalisée en quatre jours au pochoir, avec six artistes bénévoles. Entre l'église Saint-Merri et le Centre Pompidou, cette fresque de 350 m2 apparaît comme une invitation à faire silence. Interview de Jef Aérosol pour son autoportrait Chuuuttt à Beaubourg - Autour de Paris-Le nouveau guide du Grand Paris. « Ce geste est une façon de dire: Ecoutez-vous les uns, les autres et une invitation à se poser cinq minutes, à tendre l'oreille à des choses que vous n'avez pas l'habitude d'entendre. La ville, ce ne sont pas seulement les sirènes de police et le bruit des moteurs. C'est aussi les cris des enfants, le chant des oiseaux et la mélodie des langues des touristes, nombreux aux abords du Centre Pompidou », explique Jef Aérosol, de son vrai nom Jean-François Perroy.
Mon leitmotiv est: une vie humaine, cela dure très peu de temps. RFI: Vous avez travaillé sur des murs du monde entier: à Berlin, Paris, Lille, Londres, Vienne, Tokio… quelle est pour vous le pays idéal pour le street art? J. : Il n'y a pas de pays idéal. Evidemment, il y a des pays où ceux qui travaillent sur les murs ont un certain mérite, parce qu'ils subissent des régimes qui sont autoritaires ou avec une censure. Je tire mon chapeau à ces gens-là qui travaillent dans la rue en prenant des risques. Je suis en contact avec un jeune artiste qui s'appelle IC qui bombe les murs de Téhéran et qui fait des choses extraordinaires. Pour travailler là-bas on prend des risques qui sont importants. Ce qui est formidable, il y a à la fois des régimes, des pays, et en même temps il y a une énorme nation, la blogosphère, la toile, l'internet, qui autorise la communication entre tout le monde et permet d'abolir certaines frontières. Un graff, une histoire | "Chuuuttt" de Jef Aérosol | Time Out Paris. Le street art bouge et circule. Des gens qui habitent aux antipodes peuvent partager des images, des idées, s'échanger par la poste des œuvres sur papier qu'ils ont collé l'un pour l'autre dans des pays où ils ne vont jamais.