Article L 1226 2 Du Code Du Travail
Par contre, en cas de manquement de l'employeur à son obligation de reclassement, le salarié peut demander au Conseil de prud'hommes l'indemnité compensatrice de préavis. Pour l'inaptitude d'origine professionnelle: Le salarié a droit l'indemnité spéciale de licenciement qui, sauf dispositions conventionnelles plus favorables, est égale au double de l'indemnité légale de licenciement (article L 1226-14 du code du travail). Ainsi qu'à l'indemnité compensatrice de préavis prévue à l'article L 1234-5 du Code du travail Par contre, ces indemnités ne sont pas dues si l'employeur prouve que le salarié a abusivement refusé le reclassement proposé. Dans ce cas si le salarié perd le droit à l'indemnité spéciale de licenciement, il conserve néanmoins ses droits à l'indemnité légale de licenciement. En cas de contestation portant sur la rupture du contrat de travail, le délai de prescription de l'action en justice est de douze mois à compter de la notification de la rupture (article L 1471-1 alinéa 2 du Code du travail).
- Article l 1226 2 du code du travail
- Article l 1226 2 du code du travail luxembourg
- Article l 1226 2 du code du travail au senegal
- Article l 1226-4 du code du travail
Article L 1226 2 Du Code Du Travail
Par Franc Muller – Avocat droit du travail, Paris Avis d'inaptitude et obligations de l'employeur La dégradation des conditions de travail d'un salarié, en raison des agissements de l'employeur peut, au même titre qu'un accident du travail ou une maladie professionnelle, le placer dans l'incapacité de reprendre son poste après une période d'arrêt de travail, et conduire le médecin du travail à rendre un avis d'inaptitude définitif à son poste. L'employeur est alors obligé, en suite de cet avis, de procéder à une recherche de reclassement dans l'entreprise, et si elle appartient à un groupe, dans les entreprises du groupe situées en France, afin d'attribuer au salarié un autre poste. Cette exigence est toutefois exclue lorsque le médecin du travail considère que tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que son état de santé fait obstacle à tout reclassement dans un emploi; il en fait alors expressément mention dans son avis (articles L 1226-2-1 et L 1226-12 du Code du travail) et l'employeur engage en conséquence une procédure de licenciement afin de rompre le contrat de travail.
Article L 1226 2 Du Code Du Travail Luxembourg
Hormis ce cas de figure, l'employeur doit se livrer à une recherche active de reclassement et proposer au salarié un emploi aussi comparable que possible à celui qu'il occupait, au besoin par la mise en œuvre de mesures telles que mutations, aménagements, adaptations ou transformations de postes existants, ou aménagement du temps de travail (articles L 1226-2 et L 1226-10 du Code du travail). En toutes circonstances, l'employeur doit se conformer aux indications, écrites, du médecin du travail relativement aux capacités de l'intéressé à exercer l'une des tâches existantes dans l'entreprise. La jurisprudence de la Chambre sociale de la Cour de cassation met à la charge de l'employeur une obligation d'exécuter loyalement son obligation de reclassement, et de se conformer scrupuleusement aux préconisations et recommandations du médecin du travail. La méconnaissance par l'employeur de cette obligation a pour effet, lorsque le salarié refuse l'offre de reclassement qui lui est faite, de priver le licenciement de cause réelle et sérieuse, ainsi que l'illustre une récente décision.
Article L 1226 2 Du Code Du Travail Au Senegal
Au cas présent, il était question d'une salariée qui occupait un poste d'assistante juridique et responsable administrative dans une petite entreprise composée de trois salariés. Suite à deux visites médicales de reprise les 13 mars et 17 avril 2015, le médecin du travail l'a déclarée inapte à tous postes dans l'entreprise. Son employeur l'a finalement licencié pour inaptitude et impossibilité de reclassement. Contestant son licenciement, elle a saisi les juridictions prud'homales. La Cour d'appel de REIMS rappelle les règles précitées ainsi que le fait que la recherche de reclassement doit être réelle, sérieuse et loyale. Elle s'apprécie au regard de la taille de l'entreprise ou du groupe auquel elle appartient et de la position prise par le salarié déclaré inapte par le médecin du travail. Il appartient ainsi à l'employeur qui prétend s'être trouvé dans l'impossibilité d'effectuer un tel reclassement d'en rapporter la preuve. Cette recherche de reclassement doit être mise en '½uvre de façon loyale et personnalisée.
Article L 1226-4 Du Code Du Travail
En l'espèce, l'avis rendu le 17 avril 2015 par le médecin du travail est un avis d'inaptitude à tous les postes de l'entreprise. L'employeur n'appartenait pas à un groupe et n'avait donc pas à rechercher une solution de reclassement extérieur. Elle constate également que l'employeur était une toute petite structure composée de trois salariés au moment de la recherche de reclassement. Au vu de ces éléments, les possibilités de reclassement étaient extrêmement limitées, voire inexistantes. Par ailleurs, en l'absence de Groupe et de CSE, et compte tenu de la taille de l'entreprise, ses diligences étaient également extrêmement limitées dans le cadre de ses recherches de reclassement. Cependant, il ressortait du registre du personnel qu'un poste de secrétaire a été vacant du 1er au 14 mai 2015 inclus, soit pendant la période de recherche de reclassement. Or, ce poste n'a pas été proposé à la salariée et l'employeur n'expliquait pas en quoi un reclassement sur ce poste n'était pas envisageable.
Si aucun délai légal n'est imposé à l'employeur dans la recherche de reclassement, cette dernière doit en tout état de cause être effective et sérieuse et ne doit donc pas suivre trop rapidement la notification de l'avis d'inaptitude. A noter qu'à l'issue d'un délai d'un mois à compter de la date de l'examen médical ayant constaté l'inaptitude, l'employeur est tenu de verser au salarié déclaré inapte qui n'est pas reclassé dans l'entreprise ou n'est pas licencié, le salaire correspondant à l'emploi que celui-ci occupait avant la suspension de son contrat de travail. Une éventuelle contestation de l'avis d'inaptitude devant le Conseil de Prud'hommes ne suspendra pas ce délai. Dans le cas où l'employeur envisage de faire une proposition de reclassement au salarié, il doit au préalable consulter le comité social et économique (CSE) pour recueillir son avis quand celui-ci existe, que l'inaptitude soit d'origine professionnelle ou non professionnelle. Si l'employeur se trouve dans l'impossibilité de proposer des postes de reclassement, car il n'identifie pas de poste, il doit également consulter le CSE sur les possibilités de reclassement avant d'engager la procédure de licenciement.