L Ile Des Esclaves Résumé Par Scène
L Ile Des Esclaves Résumé Par Scène Les
Il est tantôt l'ami, tantôt le rival de Pantalon, mais reste généralement moins important que ce dernier. Il est plus libidineux que son compère. Il ne cesse de parler, de plus dans un latin de cuisine. Derrière ses grands discours se cache toutefois une profonde ignorance. Son costume est la caricature des vêtements que portaient les docteurs bolognais: tout de noir vêtu à l'exception d'un col blanc, il est coiffé d'un chapeau de feutre, noir lui aussi, à bord immense. Brighella: Il est un serviteur malhonnête, dissimulant ses véritables intentions sous un aimable aspect. Autrement, il a des points communs avec Arlequin: il est paresseux, rusé, intéressé et amateur de la gente féminine. Il est ingénieux et combinard, travaillant toujours seul, même s'il fait parfois appel aux services de son compère Arlequin. Brighella se spécialise aussi dans les mariages qu'il aime combiner, mais toujours pour soigner ses propres intérêts et berner tout son monde. Il porte un costume blanc avec une bourse et un poignard.
À son propos, Sainte-Beuve, le célèbre critique du xixe siècle, écrit: « Ce sont les saturnales de l'âge d'or. Cette petite pièce de Marivaux est presque à l'avance une bergerie révolutionnaire de 1792 ». L'allusion aux fêtes romaines des « saturnales » durant lesquelles les esclaves, provisoirement affranchis, avaient le droit de donner des ordres à leurs maîtres, rend parfaitement compte de l'argument de cette comédie. Mais l'inversion du rapport de force maître/valet n'y sert pas seulement de prétexte à défoulement. C'est aussi un moyen de montrer les iniquités d'un ordre social fondé sur le seul hasard de la naissance. Cette dénonciation trouve dans la fiction exotique de l'île lointaine un subterfuge commode pour déjouer la censure. Le voyage imaginaire autorise une réflexion politique et morale qui apparaîtrait à juste titre comme dangereusement subversive si elle s'ancrait dans la réalité immédiate. La vérité ne peut se manifester que voilée de féerie. Pour « révolutionnaire » qu'elle soit, cette courte pièce de onze scènes n'en est pas moins un conte «où les pauvres gens deviennent rois » et où la bouffonnerie se mêle à l'émotion.