Homélie Pour Le Baptême De Jésus
Saint Luc nous dit que « le ciel s'ouvrit ». Cela veut dire que, dans le Christ, le ciel et la terre sont de nouveau reliés; l'abîme du péché est surmonté. Ensuite saint Luc nous dit que « l'Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence corporelle, comme une colombe ». Ce langage nous rappelle des images de l'Ancien Testament. Le Saint Esprit planant sur le chaos à l'aube de la création: la venue du Christ est une nouvelle création. La colombe qui ramena la branche d'olivier à Noé après le déluge: le baptême du Christ est un nouveau déluge qui lave le monde du péché et de la mort. Bref, le baptême de Jésus est un condensé de sa mission: réunir chacun de nous avec notre Père céleste, maintenant et pour l'éternité. Le Christ a commencé à s'acquitter de cette mission au moment de l'incarnation. Trente ans plus tard, son ministère public commence avec le baptême, quand Dieu le Père fait pour ainsi dire une déclaration publique au sujet de ses qualifications. La fête de ce jour marque la transition du temps liturgique de Noël à celui du temps ordinaire.
Homélie Pour Le Baptême De Jésus Avant Renan
Saint Paul nous en donne la définition dans la lettre aux Romains: « Tous ceux qui se laissent conduire par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu. » (Rm 8, 14) V ivre de notre baptême, vivre en enfants de Dieu, c'est nous laisser conduire par l'Esprit Saint. C'est prendre la main de Jésus et avancer à son rythme. Quoi de plus simple? Bien sûr, ce genre d'aventure nous effraie un peu: nous préférons tenir le volant de notre existence que de le laisser à quelqu'un d'autre, Dieu y compris. Là est pourtant le seul chemin à prendre. Il nous faut vivre la même conversion, la même inversion que Jean le Baptiste et Pierre: accepter de ne pas comprendre les manières de faire de Jésus mais le laisser faire, le laisser agir dans notre vie. Dieu s'abaisse à nos pieds en son Fils: nous laisserons-nous enfin toucher? nous laisserons-nous enfin atteindre? Si nous lui ouvrons notre cœur, si nous le laissons faire au lieu de nous cramponner à nos manières, Il nous emportera très loin dans son amour.
Homélie Pour Le Baptême De Jésus Video
Nous vivons dans le temps où il y a un hier, un aujourd'hui et un demain. Dieu vit dans un éternel présent. Par la prière qui nous met en communion avec Dieu, nous pénétrons dans cet éternel présent de Dieu. Cela est possible parce que lui-même a fait le chemin inverse. Le Fils de Dieu s'est fait l'un des nôtres. Il est venu dans le temps et dans l'espace. Et lorsqu'il s'est mis à prier, le voile entre le temps et l'éternité, entre l'espace des hommes et l'omniprésence de Dieu, s'est déchiré et la voix du Père qui, de toute éternité, engendre son Fils, a pu dire, dans le temps de notre histoire: « aujourd'hui », oui, « aujourd'hui, je t'ai engendré ». Cette voix du Père accompagne la descente visible de l'Esprit-Saint sur Jésus. Lorsque nous nous mettons en prière, c'est-à-dire lorsque nous nous ouvrons au don de la prière, le ciel s'ouvre et l'Esprit du Père et de Jésus descend sur nous pour prier en nous, nous rendant capable de dire: « Abba, Père », et, alors, chaque fois, la voix du Père nous dit à nous aussi, « tu es mon Fils, aujourd'hui je t'ai engendré ».
Il ne s'agit dans engendrement dans le temps ou la matière: de ce point de vue là, Dieu n'engendre pas! il s'agit seulement d'exprimer avec nos mots limités le lien éternel entre le Père et le Fils; ils sont à la fois distincts et inséparables, comme dans un engendrement toujours d'actualité: "Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. " ——– Distinction et unité se retrouvent aussi dans la relation du Père et du Fils avec le Saint Esprit, ce que la théologie va exprimer cette fois en termes de procession. « il procède du Père et du Fils ». Une procession pouvant atteindre sa finalité sans avoir pour autant quitté sa base. *************** « Toi, tu es mon Fils bien-aimé » Dans l'ordre de la génétique, les enfants sont évidemment de la même nature que leurs parents: nous sommes héréditairement des humains. Nous sommes de même nature bien qu'étant des individus totalement distincts. Or en Dieu, s'il y a diversités de personnes, il n'y a pas pour autant 3 individus séparés. Certes on pourrait arguer qu'il est dans la nature de Dieu d'être unique et que donc dire du Père et du Fils qu'ils sont de même nature implique leur unité indéfectible.