Envasement Des Barrages Au Maroc
Ces derniers (dans la plupart des cas) continuent d'être exploités même s'ils ne répondent pas, avec pertinence, aux objectifs qui leur ont été assignés au moment de leur mise en service», reconnaît le département de l'Eau. Sachant que la durée de vie économique d'un barrage est de 50 ans, 14 grands ouvrages hydrauliques ont dépassé cette durée de vie. La situation de ces barrages est critique, ce qui explique le lancement de projets de nouveaux barrages pour remplacer les barrages en «fin de vie». Le département de l'Eau vise la construction de 59 barrages d'ici 2030, dont 28 grands barrages. Pour l'heure, des solutions sont mises en place, notamment la réduction de la nuisance de l'envasement sur la capacité de stockage des barrages. Le dragage coûte très cher Outre le dimensionnement des tranches mortes, des chasses d'eau sont également effectuées en période de crue pour évacuer une partie de la vase à travers les vidanges de fond. La direction de l'Eau, en charge de la supervision des barrages, varie ainsi son intervention, mobilisant des méthodes soit techniques, soit naturelles pour atténuer l'ampleur du problème d'envasement des barrages.
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Quarante grands barrages sont touchés dont onze ont perdu plus de 20% de leur capacité. Pour lutter contre ce fléau, le département de tutelle déploie une série de mesures préventives et curatives. Trop cher, le dragage est l'ultime recours pour restaurer la capacité de retenue. U n malheur ne vient jamais seul. Surexploitation des ressources hydriques, déficit pluviométrique, changements climatiques… Ces phénomènes augmentent le risque d'un stress hydrique sévère au Maroc. Moins médiatisé, l'envasement des retenues des barrages est un autre fléau qui menace la sécurité hydrique du pays. Selon les chiffres les plus récents du secrétariat d'État chargé de l'eau (SEE), l'impact de l'envasement des retenues des barrages sur leur capacité de stockage est de 75 millions de m 3 en moyenne par an. La capacité totale perdue est évaluée à près de 2100 Mm 3, soit près de 11% de la capacité de stockage des barrages. Plus inquiétant encore, le rythme actuel de perte de capacité pourrait s'accélérer sous l'effet de l'évolution du taux de mobilisation du potentiel en ressources en eaux superficielles et l'accentuation de l'érosion par la sollicitation accrue des sols et du couvert végétal.
Une convention-cadre a été signée entre les principaux départements (eau, agriculture et forêt), précise notre interlocuteur. Un premier pas en faveur de l'approche écosystémique recommandée par la Cour des comptes, qui se veut un trait d'union entre l'ensemble des départements concernés par le phénomène de l'envasement des barrages. Même si certaines méthodes sont plus efficaces que d'autres, « des études ont prouvé que le génie biologique était plus efficace que le génie civil. Celui-ci opère en aval des barrages, alors que le génie biologique traite la problématique à la source en essayant de réduire l'énergie cinétique de l'eau afin de diminuer l'impact sur le sol ».
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Elles nous permettent d'identifier les zones à traiter en priorité, c'est-à-dire celles qui produisent le plus de sédiments en direction des barrages », indique Abdelkrim El Majoudi. Et d'ajouter: « Le problème se pose lorsque les zones prioritaires sont situées sur des terrains agricoles privés ou se réfèrent à d'autres statuts juridiques relatifs aux terres, ce qui nous empêche d'intervenir. » Il en veut pour preuve le fait que les objectifs définis dans le Plan national d'aménagement des bassins versants n'ont pas été remplis. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, seulement la moitié de la surface programmée (1, 9 million d'hectares) a été traitée au cours de la période prévue (1996-2016), soit 950. 000 hectares. Favoriser une approche écosystémique « Lorsqu'une zone prioritaire n'est pas traitée e n totalité », reprend Abdelkrim El Majoudi, « c'est comme si rien n'avait été fait. Il faut traiter l'ensemble de la zone avant d'évaluer l'efficacité du traitement, sinon l'évaluation n'a pas de sens », indique-t-il.
Il s'agit, en effet, de mesures préventives et à caractère curatif. Les premières concernent trois niveaux. D'abord, l'atténuation des effets de l'envasement est prise en compte lors de la conception de l'ouvrage par la réservation d'une tranche morte dimensionnée pour la durée de vie du barrage et destinée au stockage des sédiments de manière à garantir les objectifs en matière de régularisation des eaux par ces ouvrages. Ensuite, l'aménagement de bassins versants permet la régularisation et la préservation des eaux à leur source via la promotion d'une gestion conservatrice des sols en amont. Plusieurs techniques sont mises en œuvre – comme pour la plantation d'arbres et d'arbustes fourragers -, dont l'impact sur la réduction de l'érosion va de 25% à 75% avec la construction de terrasses. Enfin, il est procédé à la réalisation des seuils et des barrages de protection. «Depuis les années 80, le Maroc a lancé une campagne de construction de barrages de petite taille pour atténuer les effets de la sécheresse et protéger les grands barrages en aval en retenant une partie de l'érosion en amont», détaille notre source au département de Charafate Afailal.
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Des chasses d'eau sont également effectuées en période de crue pour évacuer une partie de la vase à travers des vidanges de fond. Des mesures préventives sont aussi entreprises afin de contenir l'effet de l'érosion, notamment le reboisement et l'aménagement des bassins versants, que nous réalisons en étroite collaboration avec le Haut Commissariat aux eaux et forêts.
De même, la retenue du barrage Bin el Ouidane, dans la province d'Azilal est passée de 507 à 242 millions m3 (soit de 41, 7% à 19, 9% de taux de remplissage), le barrage Idriss 1er (province de Taounate) est passé de 934, 5 millions de m3 le 8 janvier 2020 (82, 7%) à 665, 5 million le 8 janvier 2021 (58, 9%) et le barrage Oued El Makhazin (province de Kénitra) est passé de 648, 7 à 609, 2 millions de m3, soit d'un taux de remplissage de 96, 4% à 90, 5%.