Le Ciel Et La Ville Poésie
Petit poème trouvé cet été dans le cahier de vacances de mon fils: Le ciel et la ville de Charles Dobzynski. Cet écrivain et poète français d'origine polonaise (1929-2014), Chevalier des Arts et des Lettres, a beaucoup écrit sur le thème de la ville. Photo by Pixabay on Le ciel peu à peu se venge De la ville qui le mange. Sournois, il attrape un toit, Le croque comme une noix. Dans la cheminée qui fume Il souffle et lui donne un rhume. Il écaille les fenêtres, N'en laisse que des arêtes. Il coiffe les hautes tours d'un nuage en abat-jour. La ville en poésie ~ La Classe des gnomes. Il chasse le long des rues Les squelettes gris des grues. La nuit, laineuse toison, Il la tend sur les maisons. Il joue à colin-maillard avec les lunes du brouillard. La ville défend au ciel de courir dans ses tunnels. Mais le ciel tout bleu de rage sort le métro de sa cage. Taches d'encre, taches d'huile Sur le ciel crache la ville. Mais le ciel pour les laver Pleut sans fin sur les pavés. Charles Dobzynski – La ville en poésie
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Ces mutations urbaines inspirent les artistes. Ainsi, l'impressionniste Monet, connu pour ses scènes et paysages ruraux, peint une série de tableaux qui ont pour objet la gare Saint-Lazare. Plus réaliste, le tableau intitulé Le Pont de l'Europe, peint par Gustave Caillebotte, illustre également cet intérêt pour la représentation d'une vie urbaine moderne. Jean Béraud, Parisienne sur la place de la Concorde, 1885, Musée Carnavalet Face aux campagnes abandonnées, la ville incarne l'espoir, le progrès et la modernité. L'exode rural fait grossir les villes, où les classes sociales se côtoient. Le poète erre dans la ville. Il la sublime jusque dans ses faubourgs miséreux. Poésie de la Ville : des idées ?. La pauvreté, le travail, les fumées des usines et l'activité industrielle deviennent des sources d'inspiration et trouvent leur place dans la création poétique. Le poète va chercher la beauté partout, comme Baudelaire dans son poème des Fleurs du mal intitulé « Le Soleil ». Le lyrisme se fait plus introspectif et se passe de la nature.
1. Opposition de la ville et de la campagne Gustave Doré, Le rat de ville et le rat des champs, gravure sur bois, 1867 Dès l'Antiquité, les poètes latins se sont emparés du thème de la ville. La vie urbaine est alors souvent critiquée pour ses excès, son agitation et ses dangers. Avec les Élégies de Tibulle, la vie en ville est rejetée au profit d'une vie rurale simple et épanouissante. La campagne est le lieu où le lyrisme des poètes élégiaques peut s'exprimer, loin des contraintes imposées aux citoyens romains sous le règne d'Auguste. L'Empereur entend en effet restaurer un ordre moral. Le ciel et la ville poésie 1. Ce retour de la virtus s'accompagne d'une valorisation de la quête des richesses et de la gloire militaire. Au contraire, hippie avant l'heure, le poète élégiaque, lui, prône la paix et l'amour. Il se tient donc à l'écart des villes. Au XVII e siècle, vivre en ville, c'est accepter de se soumettre au jeu, parfois dangereux, de la société. Les autres, par leur ambition ou leurs actions, peuvent vous nuire.