Commentaire Chapitre 6 Le Rouge Et Le Noir - Mystudies.Com
le rouge et le noir la rencontre Stendhal, Le Rouge et le noir (1830) Chapitre 6: L'ennui Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette. Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette. Mme de Rênal s'approcha, distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur. Julien tourné vers la porte, ne la voyait pas s'avancer.
Commentaire Le Rouge Et Le Noir Chapitre 6 De
Le rouge et le noir la rencontre (chapitre 6). Nous vous proposons l'extrait de texte concerné, puis la lecture linéaire de cette scène de rencontre amoureuse. Julien Sorel, fils de paysans, vient d'être engagé par M. de Rênal comme précepteur de ses enfants. Il se présente à la porte de la famille Rênal. Avec la vivacité et la grâce qui lui étaient naturelles quand elle était loin des regards des hommes, Mme de Rênal sortait par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin, quand elle aperçut près de la porte d'entrée la figure d'un jeune paysan presque encore enfant, extrêmement pâle et qui venait de pleurer. Il était en chemise bien blanche, et avait sous le bras une veste fort propre de ratine violette. Le teint de ce petit paysan était si blanc, ses yeux si doux, que l'esprit un peu romanesque de Mme de Rênal eut d'abord l'idée que ce pouvait être une jeune fille déguisée, qui venait demander quelque grâce à M. le maire. Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d'entrée, et qui évidemment n'osait pas lever la main jusqu'à la sonnette.
Loin de l'image de l'amant qui subjugue, c'est le champ lexical de l'enfance qui caractérise Julien: « jeune », « encore enfant », « pâle », « pleurer », « bien blanche ». Les adverbes intensifs « extrêmement pâle », « bien blanche » accentuent le décalage entre ce que le lecteur attend lors d'une rencontre amoureuse et le portrait de Julien. Le décalage est aussi social puisque les périphrases « jeune paysan » et « ce petit paysan » mettent en évidence la barrière sociale entre le monde bourgeois de Madame de Rênal et le monde paysan de Julien, maladroitement endimanché comme le suggère le terme « ratine » une étoffe assez grossière. Le champ lexical de la blancheur « pâle » « bien blanche », « teint », « si blanc » donne à Julien un aspect maladif et androgyne qui le font passer pour « une jeune fille déguisée ». Stendhal continue à inverser les codes amoureux par le champ lexical de la modestie se rapportant à Julien: « pauvre », « créature », « n'osait pas » souligné par l'adverbe ironique « évidemment ».