Hippolyte Et Aricie Glyndebourne 2018
Hippolyte Et Aricie Glyndebourne Rose
Depuis quelques années désormais, les accents dramatiques alliés aux douceurs lyriques d' Hippolyte Aricie semblent faire l'objet d'un regain d'intérêt conduisant cet opéra de Rameau sur le devant de la scène, de Berlin à Glyndebourne en passant par Zurich et Paris. François Roussillon et Associés. Les théâtres revisitent l'oeuvre dans diverses parures, entre les partisans de la voie historique et les parangons de la transposition, sans oublier, une voie médiane celle de la poésie des songes à travers laquelle le temps semble s'étirer sans douleur telle que dans cette magnifique mise en scène d'Ivan Alexandre pour l'opéra de Toulouse. Hier soir, en direct de l'Opéra Comique, dans une retransmission en streaming quelque peu chaotique pour cause d'incident technique, l'œuvre de Rameau a revêtu les habits d'un écrin transposé et résolument théâtralisé. Jeanne Candel, dans sa mise en scène, a imaginé un spectacle déconcertant serti de multiples digressions fantaisistes, voire grand-guignolesques, envisagées comme autant de contrepoints à la tragédie vécue par les personnages.
Surtout, loin de toute pseudo-reconstitution empesée, cette production cherche à redonner toute sa force au drame, et elle y parvient souvent, au risque de choquer. Le choix initial d'associer Diane à la froideur conduit à l'exploration de toutes sortes de "lieux froids": le frigo du prologue, on l'a dit, mais aussi d'immenses chambres froides entre lesquelles on dépèce les cerfs abattus par la déesse chasseresse et ses nymphes. Rameau Hippolyte Et Aricie Glyndebourne Lyon Karg Christie Kent - Oabd7150d - Dvd & Blu-ray - by. Pour une fois, l'on est saisi d'effroi à la vue de ce qui attend Aricie si on la consacre à Diane comme elle en est menacée: elle risque de devenir la prêtresse d'un culte barbare où l'on se vautre dans le sang. L'acte des enfers nous entraîne dans le moteur du réfrigérateur, avec les résistances électriques en fond de décor (mais Pluton et Tisiphone arborent des tenues d'esprit Grand-Siècle). Après le cadre aseptisé des deux actes suivants, le dernier se situe dans une morgue, où les retrouvailles – post mortem – des deux héros paraissent bien moins réjouissantes que le livret ne le prévoyait, Phèdre et Thésée étant eux-mêmes accueillis parmi les armoires frigorifiques destinées aux cadavres.