Fraude Fiscale : La Cellule De Régularisation De Bercy Ferme Ses Portes
C'était le début de l'affaire des fichiers HSBC, qui, quatre ans après, est loin d'être terminée. NÉGOCIATIONS EN COULISSES Officiellement, la cellule fiscale est fermée depuis janvier 2010, mais en coulisses il semble que les négociations continuent entre les services de la Direction générale des finances publiques et les contribuables. "A partir de 2010-2011, l'administration a envoyé des avis de vérification à des contribuables soupçonnés de fraude, dont ceux figurant sur le fichier HSBC. Dans 90% des cas, les contribuables ont avoué détenir des avoirs non déclarés à l'étranger. On leur a fait faire une déclaration rectificative de la même nature que celle exigée par la cellule de régularisation et ils n'ont pas été poursuivis pour fraude", assure M. Mercier. Déjà, quelques semaines avant la fin – officielle – de la cellule, en décembre 2009, plusieurs avocats conseils de ces clients à la repentance fiscale demandaient à Bercy un délai supplémentaire pour traiter ces dossiers épineux, faisant valoir que depuis l'ouverture de la cellule, c'était surtout les "petits dossiers", aux montants relativement faibles, qui avaient été régularisés.
Cellule De Régularisation Fiscale En
Au total, l'Etat a traité plus de 50. 000 dossiers et récupéré plus de 32 milliards d'euros d'avoirs, désormais taxables s'ils ont été réinvestis. L'avantage de la cellule était que les « repentis fiscaux » bénéficiaient d'un régime avantageux: de 15 à 35% de majoration au lieu de 40% dans le cadre d'un contrôle fiscal. La Direction générale des finances publiques ne s'attendait pas à récupérer une telle somme, selon France Info. Dans 80% des cas, les avoirs se trouvaient en Suisse et provenaient d'héritages ou de donations. Un problème toujours d'actualité Cette cellule de régularisation n'a toutefois pas permis de régler le problème de la fraude fiscale organisée sur le plan international. Selon un rapport de la Cour des comptes, qui saluait en novembre le rôle de la cellule de régularisation, seuls 13% des dossiers traités concernaient des revenus non déclarés et de l'épargne exfiltrée. Que change la réélection d'Emmanuel Macron? Quels sont les principaux défis du quinquennat qui s'ouvre?
Cellule De Régularisation Fiscale Din
Sur ces 11. 344 dossiers, le montant moyen des droits et pénalités prélevés s'élève à 132. 000 euros, indique le quotidien. Moins de 1% des dossiers se sont soldés sur des droits et pénalités supérieurs à 800. 000 euros. C'était bien plus les années précédentes, le signe que les détenteurs de gros comptes à l'étranger n'ont pas attendu le dernier moment pour régulariser leur situation.
Cette logique d'amnistie a eu du mal à passer dans les mentalités françaises. La première cellule Woerth en 2009 avait essuyé les critiques de la gauche, qui s'était elle-même retrouvée en position délicate lors de l'ouverture de la cellule Cazeneuve. Au final, la Cour des comptes considère que ces « ristournes » accordées aux repentis fiscaux ont été rentables. « Les recettes budgétaires ont certes été minorées du montant des mesures transactionnelles. Cependant, ces atténuations ont été accordées à un taux qui n'est pas significativement différent de celui constaté dans le cadre des transactions suite à contrôle fiscal », indique le rapport. En clair, les remises négociées dans le cadre d'un contrôle sont souvent équivalentes à celles de la circulaire Cazeneuve ( entre 15% et 35% de pénalités selon les dossiers au lieu de 40% pour un contrôle). Sans les remises du STDR, le gain théorique supplémentaire aurait été de 1, 8 milliard, a calculé la Cour. Mais en réalité, très peu de dossiers seraient arrivés à Bercy.